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- 1967 / 1972 -
Issue d'une famille aristocratique conservatrice, très influente en Belgique, Amélie Nothomb passe son enfance à Kobe, sur la baie d'Osaka. Son père est alors ambassadeur de Belgique au Japon, le jour, et interprète des chants médiévaux la nuit. A 4 ans, Amélie dîne avec l'empereur. Elle a deux aînés : un frère et une soeur. "Mon père est plus japonais qu'un Japonais. Là-bas [au Japon], on l'appelle "le chanteur de nô aux yeux bleus" : il est le seul non-japonais au monde qui soit capable de chanter l'opéra médiéval à un degré professionnel." "[Mon père] interprète des chants médiévaux le soir. Le plus court dure 4 heures. Lorsque nous étions enfants, nous devions écouter l'intégralité de ces drames et ceci à genoux. Aujourd'hui, nous sommes autorisés à nous asseoir et même à nous assoupir. Combien de fois avons-nous écouté papa chanter le dimanche ! Je m'ennuyais terriblement, d'autant plus que je ne comprends que le japonais moderne." "J'étais japonaise. A deux ans et demi, dans la province du Kansai, être japonaise consistait à vivre au coeur de la beauté et de l'adoration. Être japonaise, consistait à s'empiffrer des fleurs exagérément odorantes du jardin mouillé de pluie, à s'asseoir au bord de l'étang de pierre, à regarder, au loin, les montagnes grandes comme l'intérieur de sa poitrine, à prolonger en son coeur le chant mystique du vendeur de patates douces qui traversait le quartier à la tombée du soir." |
| Amélie Nothomb - Métaphysique des tubes - ©-Albin Michel 2000. |