- Septembre 1992 -

Hygiène de l'assassin


Promis à une mort prochaine, Prétextat Tach, 83 ans, auteur de 22 romans et prix Nobel de littérature, accepte de recevoir au compte-gouttes quelques-uns des journalistes venus du monde entier pour l'interviewer. Cet octogénaire obèse au point d'en être invalide, misogyne et misanthrope, n'est que haine, mépris et grossièreté pour ces parasites vivant aux crochets des créateurs dont ils n'ont pas lu une ligne. Tach croise le fer avec cynisme et méchanceté jusqu'à faire mouche. Il congédie le premier journaliste après l'avoir traité de crétin, fait vomir le second en lui détaillant ses orgies alimentaires. Jusqu'à l'heure où arrive Nina, qui, elle, a lu tous les livres de l'ignoble Prétextat. Patiemment, elle viendra à bout de sa mauvaise foi et de son imposture, non sans être parvenue à lui arracher son secret après une série de répliques aussi cinglantes qu'éblouissantes d'intelligence.


"Je suis totalement d'accord avec lui [Prétextat Tach]. Il porte la moindre de mes idées à son comble, la pureté, par exemple, ce qui le rend monstrueux. Mais il est plus courageux que moi. Je ne partage pas son avis quand il dit du mal des Nègres et des Irakiens, évidemment, mais ses idées sur Sartre ou Céline sont les miennes. Ce qu'il pense des femmes, je le pense aussi, même si j'en suis une. Je suis déguisée en mon contraire, un vieux bonhomme obèse, très célèbre et mourant, pour dire tout ce que je pensais."



"Une extraordinaire giclée de vitriol dans nos trop sages jardins à la française."
Pascal Bruckner, Le Nouvel Observateur

"Une construction astucieuse, un personnage qui est un mélange de Borges et de Cioran, une salubre méchanceté."
Eric Neuhoff, 20 ans



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